• Conte Arabe « l'oiseau capturé »

      Un jour, un homme attrapa dans la forêt un oiseau au plumage multicolore. Il se dit qu'il le mettrait dans une cage dorée dans son salon.

    "Son plumage décorera les lieux et son chant égaiera la maison", pensait-il.

    Vous pensez bien que finir ses jours dans une cage dorée, même dans une maison confortable, ne faisait pas l'affaire de l'oiseau... Il plaida ainsi sa libération :

    - Libère-moi, je suis vieux, regarde, mes plumes ternissent, bientôt je serai pâle et décoloré... et puis, mes cordes vocales sont usées, je n'ai plus guère de voix, comment veux-tu que je chante pour toi ?

    L'homme le tenait fermement dans ses mains et n'était pas décidé à le relâcher. Alors, l'oiseau ajouta :

    - Si tu me libères, je te révélerai trois vérités très utiles !

    - Et comment puis-je savoir si elles sont utiles pour moi ? répliqua l'homme.

    - Et bien, je te dirai la première quand je serai encore au creux de tes mains, la seconde lorsque je serai sur la branche de cet arbre, tout proche, là, tu vois ? Ainsi si tu estimes qu'elles ne te sont pas utiles, tu pourras encore me rattraper. Enfin, je te révélerai la troisième lorsque je serai dans le ciel.

    L'homme hésita, puis accepta le marché.

    L'oiseau lui dit :

    - Ne regrette jamais la perte d'une chose, même si c'était aussi précieux que la vie.

    - Voilà une pensée profonde, répondit l'homme. Nous autres les hommes, nous nous attachons trop aux choses. S'en détacher est le secret de la vraie liberté... Je te remercie pour cette vérité.

    Il ouvrit les mains et l'oiseau s'envola.

    - Mais la seconde vérité, quelle est-elle ? Questionna l'homme.

    - Ne crois jamais quelque chose qu'on te dit sans en avoir vérifié sa véracité, dit l'oiseau perché sur une branche toute proche.

    - Tu es bien plus intelligent que ce que ta petite taille laissait penser ! s'exclama l'homme. Voilà une sage vérité ! Nous autres les hommes, passons notre vie dans l'illusion et le mensonge. Je te remercie. Dis-moi vite ta troisième vérité !

    L'oiseau alors s'envola haut dans le ciel et se mit à crier :

    - Tu es vraiment stupide ! Si tu m'avais tué au lieu de me libérer, tu serais un homme riche à présent car j'ai dans le ventre deux gros joyaux de cent grammes chacun.

    Furieux, l'homme ramassa des pierres et tenta d'atteindre l'oiseau en vol. Il le rata. Alors, il tomba à genoux, sanglota et se lamenta sur sa richesse envolée.

    L'oiseau l'apostropha à nouveau :

    - Tu es vraiment idiot ! Il ne sert à rien de te révéler des vérités ! Tu ne m'as pas écouté ! Je t'ai dit de ne jamais regretter une chose perdue et te voilà pleurant parce que tu m'as libéré.... Je t'ai dit de ne jamais croire quelque chose sans avoir vérifié si c'était vrai. Et voilà que tu te désoles parce que tu crois avoir perdu une fortune. Mais imbécile, je ne pèse pas plus de vingt grammes ! Comment veux-tu que mon ventre contienne deux énormes diamants ? Tu es vraiment un insensé !

    Et là-dessus, il disparut à l'horizon, laissant l'homme méditer sur ses dernières paroles...

     

    Conte Arabe « l'oiseau capturé »

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